L'ennéagramme

Si ce qui suit s’intéresse particulièrement au monde de l’entreprise, il est facile de le transposer à tout autre domaine : associations, administrations, enseignement … au couple, à la famille, aux enfants.  Cette approche y est tout aussi bénéfique. Il s’agit toujours de relations humaines, de communication facilitée par une meilleure connaissance de soi et de l’autre, au-delà des cultures.

« Le mot ennéagramme vient du grec ennea, qui veut dire neuf,  et grammos, qui veut dire point. C’est un diagramme en forme d’étoiles à neuf branches. »

Il symbolise un enseignement très ancien qui précède notre ère.

« Conçu à l’origine pour être un outil d’auto-observation, l’ennéagramme décrit neuf grands types de personnalité et leurs interactions. Chacun de ces types se définit par des habitudes affectives, un mode de pensée et un rapport aux autres qui, conjugués, aboutissent à un regard spécifique sur le monde … Comme toutes les typologies, l’Ennéagramme met en évidence les caractéristiques communes des personnes relevant du même profil … Au sein de l’entreprise, la grande force de l’Ennéagramme est de permettre de comprendre comment les autres raisonnent, ce qu’ils ressentent et la manière dont ils filtrent les informations relatives à leur travail … Grâce à l’ennéagramme, on peut mieux comprendre à quoi l’on consacre habituellement son énergie et devenir plus productif, prendre plus d’initiatives et être plus réactif au travail. »

« Notre style de communication est lié à notre filtre de perception … Aucun ennéatype ne réagit de la même façon aux outils de motivation … Le passage du temps n’est pas perçu de la même façon d’un ennéatype à l’autre… Aucun des ennéatypes ne fait un meilleur usage du temps que les autres, mais chacun évalue le temps à sa façon … Parallèlement, on imagine à tort que les indications du type « important », « urgent », « prioritaire » ou « sans urgence » ont le même sens pour tout le monde. Il n’en est rien … Chacun d’entre nous structure la négociation en fonction de son ennéatype … En mettant en lumière ces facteurs, l’étude des ennéatypes permet de conduire des négociations plus fructueuses. Certes, on ne sait pas toujours avec qui on va négocier, mais connaître son propre ennéatype et ses tendances naturelles permet de prendre du recul et d’observer les différences entre sa propre démarche et celles des autres personnes présentes … La formation n’est pas une question d’intelligence. Tout se joue en fonction de la manière dont chacun reçoit les informations qu’on lui fournit … Une sensibilité aux divers ennéatypes aide les formateurs à mieux organiser leur cours…

En se connaissant soi-même et en apprenant à connaître les autres, on accède à de précieuses informations sur les conflits susceptibles de survenir. L’inconvénient est que l’on peut être tenté de coller une étiquette à tous ceux qu’on fréquente et de s’imaginer capable de lire dans leurs pensées et de prévoir leurs réactions …

Néanmoins, nous nous reconnaissons tous plus ou moins dans les neuf ennéatypes, car chacun d’entre eux constitue une réaction naturelle à notre condition d’être humain … Si nous nous reconnaissons dans les neuf ennéatypes, c’est qu’à chaque ennéatype correspond un système de filtrage des informations parfaitement adapté à un certain type d’informations. Ainsi, l’esprit critique d’un Perfectionniste correspond à l’état d’esprit dans lequel il faut être pour relire et corriger un rapport. De même, nous puisons tous dans la détermination d’un Protecteur face à l’adversité.

De plus, notre ennéatype n’est pas absolu : nous changeons de mode de fonctionnement pour nous adapter aux situations particulièrement sécurisantes, ou au contraire, stressantes. En d’autres termes, chaque ennéatype est un mélange de trois composantes distinctes : un type dominant qui détermine notre filtre de perception, et deux types secondaires qui apparaissent quand nous nous sentons menacés ou, à l’inverse, en sécurité …

Tout manager a intérêt à savoir comment son style de management est perçu par les autres et à apprendre à mieux influencer, former et accompagner des collaborateurs d’ennéatypes divers. L’objectif consiste à connaître les atouts et les limites de son propre point de vue pour mieux s’ouvrir aux façons de voir des autres. »

Helen Palmer, « La force de l’ennéagramme »

(Elle a structuré la connaissance de l’ennéagramme – tradition orale)